Bibliothèque de l'ESJ Lille
Détail de l'auteur
Auteur Jean Piat (1911-2002) |
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[article]
Titre : De L'HOMME LIBRE à NORD MATIN : De la clandestinité au grand jour... Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean Piat (1911-2002), Auteur Année de publication : 1964 Note générale : Dans mes dossiers, je retrouve le premier «édito» publié le mercredi 6 septembre 1944. «Nord Matin» avait deux jours. Vingt ans ont passé et nous n'avons rien renié, rien oublié. Nos sentiments, nos mobiles, nos objectifs sont restés les mêmes.
«Le journal que nous vous offrons est le successeur d'une série de feuilles clandestines qui ont illustré toute l'action socialiste depuis 1940.»
Ce fut d'abord «L'Homme libre», qui, en octobre 1940, s'inscrit comme l'un des premiers en date des journaux clandestins diffusés en zone occupée.
Sortie sur l'initiative de notre ami Albert Van Wolput - Bosman dans la clandestinité (aussi à l'origine de «La Voix du Nord» avec un autre socialiste, Jules Noutour), cette feuille devint, aussitôt, l'organe des socialistes du Nord, regroupés à l'appel de Jean Lebas, à une heure où Hitler triomphait, où il paraissait insensé d'espérer la victoire finale du monde libre, où les nazis, gorgés de triomphes, assurés de l'impunité, arrogants et féroces, trouvaient des complices parmi certains Français empressés à jouer «la bonne carte».
Le premier numéro de «L'Homme Libre» avait l'aspect d'un petit cahier de douze pages, tirées à la ronéo et agrafées à la main. Tout ce travail se faisait dans ce quartier St-Sauveur qui fut le berceau du socialisme lillois. La cheville ouvrière en fut Augustin Laurent.
Sept numéros parurent jusqu'en juin 1941. En effet, Jean Lebas fut arrêté par la Gestapo le 21 mai.
Alors Augustin Laurent, devenu le chef du Comité d'Action Socialiste (C.A.S.), décide, pour dérouter les recherches de la police allemande, de modifier la dénomination du journal.
Ainsi naît «La IVe République», «organe d'action socialiste et de libération nationale ».
Et puis, au hasard de la lutte clandestine, avec les fluctuations d'un combat rendu chaque jour plus dangereux et plus meurtrier, ce sera «Socialisme et Liberté», lancé en 1941 par André Pantigny et «Le Populaire» du Nord et du Pas-de-Calais, auxquels s'ajouteront les tracts et les brochures dont l'acheminement de Paris, la répartition dans les deux départements, la distribution par les réseaux du C.A.S. coûteront beaucoup d'efforts et de vies humaines.
La route a été jalonnée d'emprisonnements, de déportations, d' exécutions, jusqu'à ce jour du lundi 4 septembre 1944 où, sur les talons des nazis, nous nous sommes installés dans les locaux de la rue de Paris que les collaborateurs de l'ennemi avaient abandonnés en hâte.
Langues : Français (fre) Catégories : 1.1.2 Histoire de la presse écrite
7.2.1 Presse quotidienne régionaleEn ligne : https://drive.google.com/file/d/1JKFnaCb1TAAlGr2rjzgbrg9T3PJ9XGLs/view?usp=shari [...]
in Nord Matin > (12 septembre 1964)[article] De L'HOMME LIBRE à NORD MATIN : De la clandestinité au grand jour... [texte imprimé] / Jean Piat (1911-2002), Auteur . - 1964.
Dans mes dossiers, je retrouve le premier «édito» publié le mercredi 6 septembre 1944. «Nord Matin» avait deux jours. Vingt ans ont passé et nous n'avons rien renié, rien oublié. Nos sentiments, nos mobiles, nos objectifs sont restés les mêmes.
«Le journal que nous vous offrons est le successeur d'une série de feuilles clandestines qui ont illustré toute l'action socialiste depuis 1940.»
Ce fut d'abord «L'Homme libre», qui, en octobre 1940, s'inscrit comme l'un des premiers en date des journaux clandestins diffusés en zone occupée.
Sortie sur l'initiative de notre ami Albert Van Wolput - Bosman dans la clandestinité (aussi à l'origine de «La Voix du Nord» avec un autre socialiste, Jules Noutour), cette feuille devint, aussitôt, l'organe des socialistes du Nord, regroupés à l'appel de Jean Lebas, à une heure où Hitler triomphait, où il paraissait insensé d'espérer la victoire finale du monde libre, où les nazis, gorgés de triomphes, assurés de l'impunité, arrogants et féroces, trouvaient des complices parmi certains Français empressés à jouer «la bonne carte».
Le premier numéro de «L'Homme Libre» avait l'aspect d'un petit cahier de douze pages, tirées à la ronéo et agrafées à la main. Tout ce travail se faisait dans ce quartier St-Sauveur qui fut le berceau du socialisme lillois. La cheville ouvrière en fut Augustin Laurent.
Sept numéros parurent jusqu'en juin 1941. En effet, Jean Lebas fut arrêté par la Gestapo le 21 mai.
Alors Augustin Laurent, devenu le chef du Comité d'Action Socialiste (C.A.S.), décide, pour dérouter les recherches de la police allemande, de modifier la dénomination du journal.
Ainsi naît «La IVe République», «organe d'action socialiste et de libération nationale ».
Et puis, au hasard de la lutte clandestine, avec les fluctuations d'un combat rendu chaque jour plus dangereux et plus meurtrier, ce sera «Socialisme et Liberté», lancé en 1941 par André Pantigny et «Le Populaire» du Nord et du Pas-de-Calais, auxquels s'ajouteront les tracts et les brochures dont l'acheminement de Paris, la répartition dans les deux départements, la distribution par les réseaux du C.A.S. coûteront beaucoup d'efforts et de vies humaines.
La route a été jalonnée d'emprisonnements, de déportations, d' exécutions, jusqu'à ce jour du lundi 4 septembre 1944 où, sur les talons des nazis, nous nous sommes installés dans les locaux de la rue de Paris que les collaborateurs de l'ennemi avaient abandonnés en hâte.
Langues : Français (fre)
in Nord Matin > (12 septembre 1964)
Catégories : 1.1.2 Histoire de la presse écrite
7.2.1 Presse quotidienne régionaleEn ligne : https://drive.google.com/file/d/1JKFnaCb1TAAlGr2rjzgbrg9T3PJ9XGLs/view?usp=shari [...]